Site Natura 2000

Situation de la zone Natura 2000

Le site Natura 2000 intègre l'ensemble du cours de la Dronne, de sa source (en Haute Vienne, commune de Bussière-Galant) à la confluence avec le ruisseau de Chantres (en Dordogne, commune de Saint-Pardoux-la-Rivière).

Le périmètre inclut certains affluents majeurs de la Dronne tels que les ruisseaux de Chantres, du Manet, de la Malencourie, du Dournaujou et du Mourillou.

Le site Natura 2000 concerne 2 118 ha soit 12% du bassin versant de la Haute Dronne (17 345 ha).

Spécificités du site

D'après les données CorineLandCover®, sur le site Natura 2000, les surfaces sont majoritairement forestières (69,8%) contre 43,7% pour le bassin versant.

À l'inverse, les surfaces agricoles représentent 17,6 % contre 40,1% pour l’ensemble du bassin versant. Autre différence, les bords de Dronne correspondent majoritairement à des surfaces agricoles et des prairies sur la partie amont, alors qu'ils sont majoritairement forestiers sur les 30 km aval.

L’ensemble de la partie cristalline du bassin versant de la Dronne se situe sur le territoire du Parc Naturel Régional Périgord-Limousin. La Dronne coule sur le socle cristallin sur environ 52 km avant d’entrer sur le socle sédimentaire. Ce sont ces premiers 52 km qui sont classés en Natura 2000. Le site Natura 2000 FR7200809, abrite la première population française de Mulette perlière (Margaritifera margaritifera, code Natura 2000 : 1029) avec environ 15000 individus.

Carte géologique et carte du périmètre N2000

Limite aval

La limite aval se situe dans Saint-Pardoux-la-Rivière. Cette limite peut s’expliquer par différents facteurs.

Tout d’abord, un changement de géologie avec passage du socle cristallin au socle sédimentaire, ceci entraine une modification de la physico-chimie de l’eau qui se charge en ions calcaires (Ca2+) qui sont toxiques pour la Moule perlière.

Ensuite, on observe une augmentation des pressions sur le cours d’eau :

  • accroissement du nombre de seuils qui ennoie d’importants linéaires de cours d’eau. Ces seuils impactent négativement la qualité et la diversité des habitats aquatiques favorables à la Moule perlière et à son poisson hôte, la Truite fario.
  • entrée dans un centre urbain (village de Saint-Pardoux-la-Rivière) et une vallée médiane plus peuplée (habitat diffus et hameau très proche du cours d’eau). Il y a donc plus de rejets indirects et directs vers le milieu naturel, dont des rejets d’eaux usées.
  • historiquement, il y avait 2 tanneries dans Saint-Pardoux-la-Rivière. Elles ont eu des rejets très polluants à la rivière. Aujourd’hui il en reste une dont les rejets sont compatibles avec les normes en vigueurs. Il s’agit de normes nationales qui ne prennent pas en compte la présence dans la rivière d’une espèce aussi polluo-sensible que la Moule perlière.

Limite amont

Lors de l’inventaire de 2003, la limite amont de répartition de l’espèce avait été située au niveau du Moulin du Blé, à 25 km des sources.

Aujourd’hui, cela reste toujours la limite amont de densité de l’espèce. En effet en amont du moulin du Blé, il n’y a pas d’individu sur près d’un kilomètre, à cause de l’impact du seuil. Par la suite, quelques individus isolés ont été observés jusqu’à la confluence avec le ruisseau de la Reille située à 22 km des sources.

Entre le ruisseau de la Reille et l'Etang de Feuyas, il n'est pas certain qu'il ne reste pas un ou deux individus de Moule perlière, mais nous n'en avons jamais observé.

Cette limite amont de répartition de l’espèce semble correspondre à la limite aval de l’impact du plan d’eau de Feuyas dont la taille entraîne un important réchauffement de la masse d’eau depuis plus de 70 ans, très peu favorable à la survie de la Truite Fario dans cette portion de la rivière. En outre, l’étang de Feuyas constitue un important piège à sédiments, qui entraîne sur plusieurs kilomètres en aval un pavage de la rivière et donc une disparition des habitats favorables à la Moule perlière et à son poisson hôte, la Truite fario.

À l’inverse, lors des phases de vidanges de l’étang de Feuyas, pratiquées jusqu’au début des années 90, d’importants volumes de sédiments fins étaient relargués en aval, ce qui aurait entraîné un important colmatage, voire selon les témoignages de certains pêcheurs un dépôt vaseux de plusieurs centimètres d’épaisseur sur plusieurs kilomètres en aval.

Ce dernier point expliquerait sans doute pourquoi on retrouve le gros de la population de Moules perlières en aval du Moulin du Blé. Ce dernier ayant servi de bassin de décantation avant de se combler totalement ces dernières années, menace aujourd’hui la survie de la population en aval, en cas d’ouverture accidentelle des vannes, ou de par la désorganisation des pierres du seuil, par rupture de ce dernier.

En 2012, 2 individus de Moule perlière isolés ont été découverts à 10 km des sources, soit une quinzaine de kilomètres en amont de la limite de l'inventaire de 2003. Ces individus sont isolés du reste de la population par 2 gros plan d’eau que sont l’Étang de Feuyas et l’Étang de l’ancienne Forge de Firbeix qui sont infranchissables à la montaison et à la dévalaison pour la Truite fario.

À ce jour, aucune moule perlière n'a été observé sur les affluents. Les conditions physiques naturelles en sont probablement la cause (faible débit d'étiage, faible stabilité du substrat lié à de fortes pentes...), mais il se peut qu’il s’agisse aussi d’un manque de prospection.

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